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Vaccination dans les hôpitaux : on fait le point

 

 

Communiqué de presse - PDF

Vaccination dans les hôpitaux : on fait le point

 

 

 

La Commission communautaire commune se voit obligée de ralentir la cadence des vaccinations dans les hôpitaux bruxellois. En cause : les retards de livraison de vaccins et la diminution des quantités de doses de vaccin livrées. Explications.

Depuis plusieurs semaines, notre pays est confronté à divers retards d'approvisionnement en vaccins qu'ils proviennent de Pfizer, Moderna ou AstraZenca, et de réduction des quantités de doses initialement prévues. En région bruxelloise, la Commission communautaire commune s'est donc vue contrainte d'adapter son planning de vaccination dans les hôpitaux et de revoir la répartition des vaccins entre les différents groupes-cibles prioritaires.

En conséquence, tous les projets d'approvisionnement en vaccins des hôpitaux et l'ouverture progressive des centres de vaccination bruxellois sont en cours de révision pour coller au mieux à cette réalité de terrain. Ce qui se fera dans le respect des priorités fixées.

La Cocom souhaite continuer à donner la priorité aux hôpitaux, et leur attribuera une part importante des vaccins Pfizer attendus. De plus, la région bruxelloise continuera à vacciner les prestataires de soin de la 1re ligne, en parallèle de la vaccination du personnel hospitalier. Compte tenu de la disponibilité prévue des vaccins, les autres collectivités de soins (par ex. les institutions dans le domaine du handicap, etc.) débuteront le 1er mars. Et ce pour garantir à tous les membres du personnel soignant en contact avec les patients dans les hôpitaux une première injection du vaccin d'ici la première semaine de mars.

La vaccination des maisons de repos et des hôpitaux bruxellois sous la loupe

Tout d'abord, il apparait essentiel de garantir la disponibilité du nombre de doses de rappel des vaccins pour le personnel des maisons de retraite. Par ailleurs, les 9.300 doses de rappel des vaccins mis à disposition le 18/1 ont déjà pu être administrées dans les hôpitaux.

En parallèle, la Cocom a également distribué la semaine dernière 3.800 autres vaccins Pfizer aux hôpitaux, ce qui porte à 14.200 le nombre total de premiers vaccins distribués aux hôpitaux. Ceux-ci ont dû donner la priorité au groupe A (services des urgences, des soins intensifs et unités Covid-19). En conséquence, tous les hôpitaux de soins aigus (hôpitaux généraux) sont désormais en mesure de vacciner 35 % de leur personnel en contact avec des patients et près de 100 % du groupe A sont déjà protégés par au moins un premier vaccin.

Au cours des prochaines semaines, le plus grand nombre possible de vaccins disponibles sera envoyé aux hôpitaux, y compris aux hôpitaux psychiatriques. Si les livraisons promises se poursuivent, la Cocom sera en mesure de fournir 18.000 vaccins supplémentaires (parmi lesquels des vaccins Pfizer, Moderna et AstraZeneca) à tous les hôpitaux d'ici la première semaine de mars. Cela permettra aux hôpitaux de vacciner 100% du personnel en contact avec les patients. La moitié d'entre eux auront déjà reçu deux doses.

Les hôpitaux poursuivront et par ordre de priorité, après les services des urgences, les soins intensifs et les unités Covid-19, à vacciner les membres du personnel en contact avec des patients à savoir des services de gériatrie, de blocs opératoires, de dialyse, d'hématologie, d'infectiologie, de chimiothérapie et de réadaptation, des plus âgés aux plus jeunes. Chaque hôpital peut choisir les vaccins qu'il administre, à condition que le vaccin AstraZeneca soit recommandé pour les personnes âgées de 55 ans et moins. Le personnel des hôpitaux qui n'est pas en contact avec des patients (5.000 personnes) sera couvert dès que les quantités de vaccin le permettront.

Un planning de vaccination adapté

Les prestataires de soins de première ligne seront également invités à se rendre dans les centres de vaccination disponibles. Le centre du Heysel a ouvert ses portes ce jeudi 18 février, avec le vaccin AstraZeneca pour les personnes âgées de 55 ans et moins. Le point de vaccination de Pachéco permet de vacciner les personnes de plus de 55 ans avec le vaccin Moderna. Ce point de vaccination est fonctionnel depuis deux semaines et pourra également être agrandi au besoin. Par la suite, le 1er mars, nous commencerons également à vacciner les autres collectivités de soins. Tous les participants à la phase 1a (les maisons de repos, le personnel des hôpitaux, les prestataires de soins de première ligne, le personnel des autres collectivités de soin ) devraient donc avoir reçu au moins un vaccin d'ici à la mi-mars.

La phase 1b, quant à elle, se concentrera sur les personnes de 65ans et plus ainsi que sur les citoyens présentant des maladies sous-jacentes et à risque de présenter une COVID19 sévère. Elle reprendra également les secteurs socio-économiques critiques. Nous travaillons également à des solutions pour amener le vaccin aux patients ne pouvant se déplacer et aux populations précaires comme le sans-abrisme. Cette phase devrait donc débuter à la mi-mars.

Sur le plan opérationnel, Bruxelles est prête pour la suite de la campagne. Cependant, nous restons tributaires des livraisons de vaccins qui détermineront la rapidité de la vaccination.

Focus sur le vaccin AstraZeneca

Le vaccin AstraZeneca suscite beaucoup d'interrogations concernant son efficacité et/ou sa sécurité. En effet, si on regarde les études réalisées pour ce vaccin, les analyses globales montrent une efficacité à 70% ce qui peut paraître en deçà de ce que nous observons avec les vaccins Pfizer et Moderna.

Cependant, après analyse plus détaillée de l'étude, on peut voir que cette efficacité est fortement impactée par le groupe cible et par le délai entre les deux doses de vaccins. En administrant le vaccin chez les personnes jeunes, de moins de 55 ans, et avec un écart de 12 semaines entre les deux doses, l'efficacité du vaccin monte à 82%. Trois semaines après l'injection de la première dose, on arrive pour les 18-55ans à une efficacité de 73% pour des infections sans hospitalisation et à 100% pour des infections qui amènent à une hospitalisation.

 

Regular  flu vaccine 2017-18

Pfizer/BioNTech

Moderna

AstraZeneca

 

COMIRNATY®

Type

Inactivated virus

mRNA

mRNA

Viral vector

Doses

1

2

2

2

Weeks in between

 

3

4

12

Protection after 1 Dose against symptomes, death

100%

100%

100%

100%

Protection after whole cure against light illness

+/- 45%

95%

94,1%

+/- 82%

Quantity Ordered

 

5 millions

2 millions

7,5 millions

 

 

+7,5 millions

+3,8 millions

 

 

 

(+2,5 millions)

 

 

 

Il est important de mettre cela en rapport avec les données de sécurité de ce vaccin. On lui retrouve dans l'ensemble les mêmes effets secondaires que les vaccins à ARN, mais on constate que leur fréquence est de 50 à 60%, soit inférieure aux autres vaccins disponibles (Moderna et Pfizer). Par ailleurs, on constate dans les études que les effets secondaires sont moins importants lors de la seconde dose.

Le bénéfice semble donc assez clair pour la population à laquelle il est proposé. Enfin, la raison pour laquelle le vaccin n'est pas indiqué par le Conseil Supérieur de la Santé pour les plus de 55 ans ne vient pas d'un problème d'efficacité ou de sécurité. Le Conseil a simplement décidé de rester prudent parce que nous ne disposions pas de suffisamment de données dans les études à disposition. Peut-être que ce groupe cible sera élargi avec les études en cours.

Il n'y a donc pas de raison de ne pas se faire vacciner et protéger par le vaccin proposé, peu importe duquel on parle. Ils sont tous efficaces et la meilleure application pour chaque vaccin nous aide à sortir de cette crise sanitaire au plus vite.

 

À propos
Les Services du Collège réuni (SCR) de la Commission communautaire commune (Cocom) sont l'administration bruxelloise responsable de la prévention et de la gestion des épidémies ainsi que de la politique bicommunautaire en matière de santé et d'aide aux personnes.